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Vue de laplaine de La Bahou de Saint-Julien

Une vision agricole pour la commune

PERSPECTIVES AGRICOLES ET ALIMENTAIRES, ÉTE 2021

Vue du village d'Anduze depuis Saint-Julien

La nouvelle équipe municipale avait montré, dans sa profession de foi pré-électorale, son intérêt pour la préservation des terres à vocation agricole, des paysages, de la biodiversité, et l’arrêt du développement urbain consommateur de ces espaces agricoles et naturels.
Des terrains souvent menacés par le diptyque classique « moyenne surface commerciale et lotissement de maisons individuelles », un travers national jusqu’ici trop répandu qui aboutit à l’imperméabilisation des sols et accroît le côté dévastateur des pluies cévenoles.
Par chance, l’étalement urbain et l’artificialisation des sols, sont depuis peu très encadrés et limités par les textes des lois ALUR et ELAN.
En place depuis le 25 mai 2020, sur sa première année d’exercice, la municipalité a initié son action dans cet esprit.

L’étape initiale de cette action serait de soutenir les agriculteurs, certes peu nombreux, déjà présents sur notre territoire et favoriser l’installation d’un ou plusieurs autres. Tout en étant conscients que notre géographie ne permet pas d’implantations démesurées ou très nombreuses, et qu’il faut tenir compte du risque inondation pour certaines zones.
Et, sur ces douze derniers mois, réalistes devant la multitude et la diversité des tâches qui se présentent à nous, la pandémie et l’épisode cévenol de septembre 2020 ayant de plus entravé notre travail « municipal », nous avons cependant eu à cœur de poser plusieurs jalons dans cette perspective agricole. Nous vous en donnons les points principaux.

Marché d'Anduze1 • Appuyer, accroître les circuits d’approvisionnement courts, ceux de plus en plus sollicités par les consommateurs dans le cadre sanitaire actuel. Ils sont bien sûr aujourd’hui représentés par le marché forain hebdomadaire, le jeudi matin, et, pour l’été à venir, un nouveau marché des producteurs le dimanche matin, à Anduze. Il y a également la BIOCOOP établie sur notre commune, un magasin de producteurs et d’artisans de terroir sur une commune proche.

2 • Le souhait de faire participer ces circuits courts, à l’aube de 2022, dans tout ou partie du fonctionnement des deux cantines scolaires communales. Dans ce cadre, le développement d’une activité maraîchère bio, peu présente jusqu’ici, nous semble important, tout comme le sont pour nous l’élevage ou bien d’autres pratiques agricoles orientées vers des produits de qualité.

3 • Un premier marché « pépiniéristes et producteurs », organisé par l’association « Les Fruits Oubliés » le dimanche 25 avril, dans le magnifique parc des Cordeliers. Ce devait être le point final d’un week-end d’animations diverses, la « Fête de la Nature », mais les contraintes sanitaires en ont malheureusement réduit le programme. Le parc est un lieu qui accueille également une « Fête des Vins et Produits Cévenols », proposée par l’I.G.P. Cévennes, chaque fin du mois de juillet. Et, sous l’égide de l’UCIA (union des commerçants locaux), une « Fête de la Châtaigne et de la Soupe » occupe joyeusement les rues d’Anduze, en octobre de chaque année, comme en juin le marché de producteurs « Sucré-Salé ».

Commission extramunicipale de l'agriculture4 • La commission extramunicipale de l’agriculture réunie quatre fois depuis août 2020, une des promesses de campagne. L’occasion de rencontres qui nous ont beaucoup appris et ont initié une relation, que nous espérons durable, avec la Foncière Terre de Liens, qui nous a accordé tout son soutien, puis avec le conseil départemental, par le biais du PAT (Projet Alimentaire Territorial, agriculture et alimentation solidaire) approuvé en délibération du conseil municipal du 17 mars 2021.
Cela nous a également permis de comprendre que l’équipe municipale d’une commune de 3500 habitants ne peut pas gérer tout le parcours d’une installation agricole, et qu’il faut orienter des porteurs de projets vers les nécessaires accompagnements spécialisés auprès de Terre de Liens, du conseil départemental, mais aussi d’organismes départementaux tels le CIVAM ou l’ADDEARG.

Vue de laplaine de La Bahou de Saint-Julien5 • La recherche des parcelles communales à potentiel agricole a été une de nos premières tâches. Celles de qualités agronomiques fortes bien sûr, mais qui représentent des surfaces limitées, dans la plaine alluvionnaire de notre rivière, le Gardon, et d’autres plus pauvres, mais bien plus étendues, sur nos hauteurs couvertes de chênes, châtaigniers, propices au passage de troupeaux de petits ruminants, ou les plateaux calcaires à pelouse, tel celui de Peyremale.

6 • À l’égard de parcelles privées à enjeux agricoles, afin qu’elles gardent cette vocation, notre deuxième travail a été d’activer une « veille foncière ». Ainsi, une première action de préemption a été initiée par la mairie en fin d’été dernier, pilotée par la SAFER, et a abouti à l’attribution définitive d’un grand terrain de près de deux hectares, dans la riche plaine de La Bahou, à un agriculteur-éleveur. Et, ce printemps, plus de trois hectares situés non loin de là, inaccessibles aux finances communales mais à potentiel agricole intéressant, avaient été signalés par la SAFER puis, sans agriculteur intéressé, vendus à une S.C.I. non agricole.

7 • Notre dernier travail de recherche nous a permis de comptabiliser les agriculteurs actuellement implantés, un maraîcher, un viticulteur, deux cultivateurs de safran, et un élevage de chèvres laitières produisant des fromages de type pélardon en A.O.C.. Une seconde viticultrice, en appellation I.G.P., vient malheureusement de quitter notre Commune. Ce faible nombre reflète, à l’échelle locale, l’inéluctable diminution nationale des exploitations depuis une cinquantaine d’années, mais aussi l’emprise de l’urbanisation de nos terres souvent parmi les plus fertiles et notre géographie parfois inaccessible.

8 • L’esprit des points précédents se retrouve dans le travail de l’équipe pour l’élaboration du prochain P.L.U. (Plan Local d’Urbanisme), encadrée par les lois ALUR et ELAN et guidée par les recommandations du P.A.D.D. (Plan d’Aménagement et de Développement Durable). Il traduit la volonté de ne plus faire perdre d’autres terres à l’agriculture afin de préserver l’identité communale. Ce sera le thème de notre prochaine réunion de la commission extramunicipale de l’agriculture, cet été.

Plateau de Peyremale9 • Le dynamisme de nos services techniques « espaces verts » se traduit, non exhaustivement, par une approche raisonnée de l’embellissement de notre Bourg-centre – plantations économes en eau – la mise en circuit d’eau fermé des nombreuses fontaines du centre-bourg, mais également par la poursuite de l’action sur le site NATURA 2000 des « Falaises d’Anduze », avec la pérennisation du pastoralisme. BrebisCe projet, initié par la précédente équipe municipale, est conforté par le renouvellement en été 2021, de la convention de pâturage existant avec un troupeau ovin allaitant d’une commune adjacente, sur ce plateau et d’autres parcours de notre territoire.

10 • Des contacts ont enfin été pris récemment, avec la communauté de communes « Causses Aigoual Cévennes – Terres Solidaires » pour une potentielle adhésion d’Anduze au Pacte Pastoral Intercommunal, avec pour corollaire la préservation de la servitude pastorale territoriale, et celle du pastoralisme, qui serait alors proclamé d’intérêt collectif.

Jardins communaux11 • L’activité des « Jardins communaux de la Pousarenco », créés par l’ancienne municipalité, sur la rive droite du Gardon, en aval du village, et leur intérêt, n’ont fait que s’accroître. À présent destinés en priorité aux habitants du centre-bourg, ce sont des créateurs de liens sociaux, de solidarité, pourvoyeurs d’une alimentation locale de qualité pour plusieurs dizaines de familles de la commune.
Pré : extension des jardins communauxLogiquement « victimes » de leur succès, leur extension très prochaine est prévue, à la suite de l’achat par la mairie, en mai 2021, de près d’un demi-hectare de terres fertiles adjacentes. Et, comme pour une exploitation agricole, l’accompagnement logistique et financier du conseil départemental et du CIVAM, qui ont piloté d’autres projets de ce type, sera sollicité.

12 • Enfin il faut mentionner le maintien, à Anduze, d’une intéressante entreprise innovante d’agroforesterie, AGROOF, qui participe au lien entre la culture et l’arbre, sur un même territoire. Notre commune, dont la couverture boisée représente près de 60 % de son territoire  et les territoires agricoles un peu moins de 30 %, est disposée à collaborer avec ce partenaire  dans ses projets et actions.

Voilà, à l’orée de l’été 2021, et à la fin de la première année d’exercice de l’équipe municipale actuelle, un premier bilan de l’action de la commune d’Anduze en matière agricole et alimentaire, avec les perspectives et les projets entrevus pour le reste de la mandature.

Rémi Sayrou, conseiller municipal

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